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À l’EPSMA, deux médecins au service de la santé somatique des patients

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La santé somatique des patients atteints de pathologies psychiatriques est un enjeu essentiel dans leur prise en charge globale. Psychiatres et médecins généralistes doivent se coordonner pour le suivi de ces patients, en complémentarité. À l’Établissement Public de Santé Mentale de l’Aube (EPSMA), les docteurs Charlotte Pingris et Charlotte Marchandé, médecins somaticiens en psychiatrie, interviennent dans l’ensemble des secteurs de psychiatrie adulte, où elles s’occupent de près de 170 patients/résidents*. Une spécialisation « sur le terrain » qui leur assure une activité professionnelle variée, « auprès de personnes souvent attachantes ».
 

Référentes en santé somatique à l’EPSMA, les docteurs Pingris et Marchandé passent quotidiennement dans les différents services d'hospitalisation à temps complet de l’établissement. Elles interviennent « à la demande des équipes, des psychiatres ou du patient lui-même, et systématiquement à l’admission », détaille le docteur Marchandé. Et, comme le ferait un médecin généraliste de ville, c’est essentiellement dans un cabinet que se font les consultations, et non en chambre. « On demande aux soignants, qui sont au contact des patients 24h/24, de les observer, d’analyser leurs plaintes et symptômes éventuels, puis de les diriger vers nous. »

Mobilisés auprès des patients hospitalisés

Exclusivement mobilisées durant l’hospitalisation du patient (« Nous ne voyons pas les personnes avant leur entrée et après leur sortie, et ne décidons ni des admissions ni des départs, car le motif psychiatrique prime toujours »), l’enjeu, pour les docteurs Pingris et Marchandé, est de profiter de cette période pour faire un point global dans le champ somatique. D’autant plus qu’une fois dehors, ces patients ne sont pas toujours faciles à suivre par la médecine de ville ou spécialisée, au sein de cabinets souvent surchargés, pas toujours adaptés, et où ils se rendront rarement d’eux-mêmes.

« Pour un médecin, il n’est pas évident de prendre en charge un patient psychotique. Ici, nous rencontrons des profils particuliers, et nous nous occupons beaucoup des conséquences des traitements psy », détaille le docteur Marchandé. Certains patients présentant des facteurs de risques exacerbés du fait de leur pathologie psy. 


De la difficulté de l’adhésion aux soins

Autre grande différence avec la médecine générale « classique », l’adhésion aux soins… ou, le plus souvent, le manque d’adhésion aux soins de la part du patient. « Ça se travaille, et c’est très satisfaisant d’acquérir leur confiance », reconnaît le docteur Pingris. Les deux praticiennes travaillent pratiquement toujours en binôme avec un infirmier lors de leurs consultations, pour une transmission plus efficace des données aux professionnels soignants. « Un patient qui peut être agité, voire agressif, et tout refuser à un psychiatre ou un soignant, peut très bien accepter l’examen avec nous, tout simplement car il sait que nous ne décidons pas de son avenir en psychiatrie », analyse le docteur Marchandé. Une relation patient-médecin que ces deux anciennes professionnelles de la médecine de ville compareraient au lien unissant parfois les médecins généralistes à leurs patients de longue date. « Avec eux, nous allons, entre autres, aborder les questions de prévention, d’éducation à l’alimentation, les IST… C’est très complet », reprend le docteur Pingris.

Les deux médecins peuvent également adresser leurs patients en urgences vers les spécialistes concernés, après avoir rassemblé un maximum d’informations auprès des professionnels libéraux… « Tout ce que les patients n’arrivent pas à nous dire, nous devons le découvrir par nous-mêmes. Et quand nous décelons des choses chez des patients qui n’étaient pas du tout suivis, on a le sentiment d’être profondément utiles », abondent-elles.

Quid de l’ambulatoire ? « Cela serait très intéressant à développer, mais à condition de véritablement border le cadre », l’objectif restant de cibler des patients qui ne voient jamais ou très peu leur médecin généraliste. 


Leur formation et leur relation aux autres médecins

Si elles ont appris au contact des patients de l’EPSMA, les docteurs Pingris et Marchandé se rendent régulièrement dans des congrès et accumulent un maximum d’informations sur tout ce qui touche à la santé mentale et à la santé somatique. « Nous nous sommes réparti les services et essayons d’être complémentaires jusque dans nos formations. » Au docteur Pingris l’antibiothérapie, la gériatrie, l’addictologie ; au docteur Marchandé le traitement de la douleur, les soins palliatifs et la gynécologie. Parallèlement, « nous sensibilisons quotidiennement nos confrères psychiatres ou spécialistes sur les effets secondaires liés aux traitements, aux molécules utilisées… Nous essayons continuellement d’être de bon conseil. C’est vraiment un échange riche, et nombre d’entre eux sont très réceptifs », affirment-elles d’une seule voix. « Et le fait d’être deux, plus un interne en médecine générale, c’est un bon ratio par rapport au nombre de lits que nous couvrons. Nous comptons beaucoup l’une sur l’autre, nous échangeons constamment sur nos difficultés, nos patients… Nous évoluons dans un monde un peu à part », concluent-elles.

*Près de 80 patients dans les cliniques psychiatriques de Brienne-le-Château, 20 à la clinique psychiatrique de l'Aube et 70 résidents à la Maison d’Accueil Spécialisée.

 

Dr Charlotte Pingris
Médecin généraliste
Issue de la faculté de médecine de Reims, puis interne au CH de Troyes
Entre à l’EPSMA après un échange avec un médecin généraliste à l’hôpital de Brienne-le-Château
Aujourd’hui vice-présidente de la Commission Médicale d’Établissement de l’EPSMA

Dr Charlotte Marchandé
Médecin généraliste
Interne en médecine générale au CH de Troyes puis remplacements en cabinets médicaux, essentiellement dans le Briennois
Travaille à l’EPSMA depuis 2009

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